Si l’agriculture suisse a une longue tradition, elle est aussi soutenue par des subventions éta-tiques. D’un point de vue purement économique, elle n’est en effet pas rentable: la production est trop coûteuse par rapport à l’étranger.
Sécurité alimentaire depuis la Première Guerre mondiale
Durant la Première Guerre mondiale, il apparaît clairement qu’une réflexion orientée unique-ment sur l’économie ne peut tenir la route pour la Suisse. À la fin du XIXe siècle, le pays compte largement sur les importations; il n’est plus indépendant, notamment en matière de production céréalière. La Première Guerre mondiale montre ensuite que les denrées alimentaires manquent quand l’approvisionnement lié aux importations fait défaut. Il est évident qu’une telle situation doit être exclue à l’avenir. La sécurité d’approvisionnement est ainsi devenue le but principal de la politique agricole nationale. Concrètement, cela signifie que les denrées alimentaires princi-pales doivent être produites en Suisse pour éviter une dépendance à l’égard des pays étrangers.
Le degré d’auto-approvisionnement brut: de bons points pour la viande suisse
La Suisse peut être fière de son haut degré d’auto-approvisionnement brut en viande: avec 83,8% pour le bœuf, 92,7% pour le porc et 67,2% pour la volaille, la production des trois types de viande les plus appréciés présente de très bons taux. La part indigène du total de la production de viande se monte à 81%.
Par rapport à l’approvisionnement total, le taux d’auto-approvisionnement brut est relativement stable à env. 60% depuis dix ans. Ce chiffre représente la part de production indigène par rapport à la consommation indigène. Selon la définition d’Agristat, le degré d’auto-approvisionnement brut est directement lié à la surface agricole disponible par personne. Cette définition permet d’expliquer pourquoi la Suisse a un degré d’auto-approvisionnement brut plus élevé que celui de pays comme le Japon ou la Hollande, mais plus faible que celui de l’Allemagne et de la France.