L’utilisation d’antibiotiques chez les animaux de rente est très strictement réglementée en Suisse. En effet, les détenteurs et les producteurs ne peuvent utiliser ces produits que si cela est vraiment nécessaire et que le vétérinaire les a prescrits. Les contrôles sont stricts.
Peut-on utiliser des antibiotiques pour stimuler les performances?
Non. Depuis 1999, il est interdit en Suisse d’administrer des antibiotiques aux animaux de rente pour améliorer leurs performances. La loi suisse le stipule précisément.
Quel est le rôle du vétérinaire?
En règle générale, seul un vétérinaire peut prescrire des antibiotiques à un animal s’il est malade et que son traitement le nécessite. L’agriculteur doit inscrire les médicaments qu’il donne à ses animaux en indiquant les dates et le vétérinaire doit contrôler ce journal des traitements. Il s’assure que seul le médicament nécessaire et approprié est administré selon la posologie correcte.
Retrouve-t-on des résidus d’antibiotiques dans notre viande?
Afin de protéger les consommatrices et consommateurs, il existe des réglementations strictes en matière de résidus d’antibiotiques dans les produits animaux, dont le respect est régulièrement contrôlé.
Il s’agit notamment du délai d’attente après un traitement par antibiotiques: si un animal doit recevoir un antibiotique pour une maladie donnée, il ne peut pas être abattu pendant une période déterminée, jusqu’à ce que le médicament soit dégradé dans son organisme.
La viande importée peut-elle contenir des résidus d’antibiotiques?
Pour la viande importée, l’étiquette doit mentionner que des stimulateurs de performance antimicrobiens ont pu être utilisés lors de l’engraissement.
Qu’entend-on par antibiotiques et résistances aux antibiotiques?
On administre des antibiotiques aux êtres humains et aux animaux pour lutter contre des maladies causées par des bactéries. Un antibiotique doit être utilisé de la manière la plus ciblée possible: adapté à la bactérie responsable de la maladie et administré de manière rigoureuse. C’est la seule façon d’utiliser aussi peu d’antibiotiques que possible. Cela permet de réduire le risque que les bactéries s’immunisent contre les antibiotiques, c’est-à-dire qu’elles deviennent résistantes aux antibiotiques.
La résistance aux antibiotiques peut apparaître lorsque les bactéries s’immunisent contre les substances utilisées. En principe, cela peut se produire chaque fois que des antibiotiques sont administrés. Le risque diminue toutefois lorsque l’utilisation est ciblée et appropriée: n’en administrer qu’en cas d’infection bactérienne, choisir le bon antibiotique et respecter la posologie et la durée de traitement prescrites. C’est pourquoi il est important que seul un vétérinaire puisse prescrire un antibiotique et que son administration soit contrôlée.
En fin de compte, la résistance se traduit par une efficacité moindre, voire nulle, d’un antibiotique. Dans un tel cas, il devient plus difficile, voire impossible, de traiter une maladie microbienne chez un être humain ou un animal. Les antibiotiques doivent donc être utilisés le plus parcimonieusement possible. La Suisse est sur la bonne voie dans ce domaine, notamment grâce au Conseil fédéral: il met en œuvre une stratégie gouvernementale contre la propagation des bactéries résistantes ainsi qu’un suivi national de la résistance aux antibiotiques.