Daniel Pittet, d’après votre site internet, le Loohof est «l’établissement un peu différent d’Oftringen» – que faites-vous différemment?
Nous sommes comme tous les autres. Mais notre concept développe une approche quelque peu différente. Qui s’attendrait à voir un motard couvert de tatouages proposer de la cuisine suisse raffinée dans une auberge de campagne? Je fais partie d’une génération de gastronomes modernes et audacieux, capables de servir de la viande avec de la glace.
Les nombreuses réactions d’hôtes au sujet du Best of Swiss Gastro Award le montrent: quiconque passe au Loohof en garde une impression durable.
Nous offrons à nos hôtes une expérience totale et cohérente. J’accueille et je place toujours moi-même les clients à leur arrivée. La personne responsable du service se présente par son nom et explique le menu. L’équipe de cuisine sert le dernier plat. Je passe parmi mes hôtes de temps à autre pour m’assurer que tout va bien. L’accueil personnalisé et l’excellente qualité des mets marquent les esprits.
La qualité et la région sont essentielles au Loohof – parlez-nous-en.
J’achète uniquement des produits de première qualité. En particulier la viande. Je connais personnellement mes fournisseurs et la plupart des agriculteurs chez qui je m’approvisionne. J’achète notamment ma viande de bœuf toujours chez le même éleveur de Piémontaises dans l’Emmental.
En tant que gastronome, comment abordez-vous le thème de la viande de manière contemporaine?
Nous servons de la viande par conviction et sans scrupules, car nous accordons toujours le plus grand respect à l’animal et au produit. Cela commence avec l’élevage, l’alimentation et l’abattage, se poursuit avec le maturage et la préparation et ne se termine qu’au moment de la dégustation, avec plaisir et consciemment.
Afin de valoriser au maximum un animal, j’ai toujours à la carte du rôti haché, des hamburgers, du bouilli et des plats mijotés, en plus des morceaux nobles sur ardoise. Je produis par ailleurs ma propre viande séchée en Valais.
Lorsqu’on lit les évaluations de votre restaurant, on a envie de goûter à votre tartare – qu’est-ce qu’il a de si spécial?
Le tartare de bœuf est coupé à la main, j’utilise du rumpsteak de Piémontaise de l’Emmental. Il est important que la viande ait été maturée suffisamment longtemps. C’est pourquoi je fais rassir ma viande moi-même – ici, dans mon établissement.
Monsieur Pittet, aimez-vous les chiens?
(Rires) Oh, oui!
Pas étonnant donc qu’il y ait une carte pour les chiens au Loohof! Que contient-elle?
Uniquement les meilleurs produits du pays, selon notre devise «le vrai plaisir suisse». À côté de l’eau d’Oftringen, nous proposons des délices à ronger tels que de la queue de bœuf, de la peau de tête de bœuf, des sabots de bœuf et du veau à mastiquer – du «Nose to Tail» par excellence. Ces spécialités suisses pour chiens nous sont toutes fournies par notre partenaire Meiko.
Vous avez une carte pour les chiens, mais pas pour les enfants – un commentaire?
Nous aimons aussi beaucoup les enfants, évidemment, nous avons même reçu le label «kid friendly» de Best of Swiss Gastro. Les enfants sont autorisés à venir nous voir en cuisine, où nous leur préparons leur plat préféré. La plupart d’entre eux ont envie de nuggets de poulet ou de frites, mais nous préparons entièrement ces plats avec les kids.
Daniel Pittet, vous êtes à la fois responsable créatif, directeur, hôte et chef de cuisine. Comment conciliez-vous tout cela?
Très bien. Mais ce que nous faisons au Loohof n’est possible que grâce à une équipe solide qui partage notre philosophie et est toujours prête à adopter de nouvelles idées. Parce que nous sommes constamment en mouvement et qu’un projet chasse l’autre. Nous lancerons par exemple en mars 2021 une agence de communication qui propose des services globaux de gastronomie dénommée «Esskalation». Ce projet n’est possible que parce que je sais que le Loohof est en de bonnes mains, même lorsque je travaille à l’extérieur.